1848 - 1918

Histoire de la France de 1848 à 1900 avec celle des timbres postes
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1848 - 1870 : Les débuts incertains de la République

Plan :

I - La seconde République (1848 - 1852)

1.1 L'idéal démocratique (1848)
1.2 L'échec de la République Sociale (1849 - 1851)

II - Le rétablissement de l'Empire (1852 - 1870)

2.1 L'Empire autoritaire (1852 - 1863)
2.2 L'évolution vers l'Empire libéral (1863 - 1870)
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III - Politique intérieure et extérieure de Napoléon III

3.1 Politique économique
3.2 Politique extérieure

I - La seconde République (1848 - 1852)

Au début de l'année 1848, en février, une crise économique provoque une révolution en France et le roi Louis - Philippe (1773 - 1850) est chassé du pouvoir. La France assiste alors à la chute de la monarchie de Juillet. Un gouvernement provisoire proclame alors la seconde République.

1.1 L'idéal démocratique (1848)

L'élection d'une assemblée constituante a lieu en avril 1848, et cette assemblée sera chargée d'élaborer une nouvelle constitution en novembre 1848. Les réformes entraînées par la naissance de la République concernent les domaines suivants :
- le suffrage universel est accordé à tous les hommes de plus de 21 ans ;
- la presse et les réunions publiques deviennent libres ;
- le droit au travail pour tous ;
- abolition de l'esclavage.
Ces réformes sont bien accueillies par le peuple mais petit à petit l’Assemblée Constituante dominée par les conservateurs et les républicains modérés suppriment les ateliers nationaux qui avaient permis d’employer les ouvriers au chômage, ce qui entraîne des émeutes au mois de juin. L’idéal de révolution démocratique du début de l’année disparaît peu à peu (document 1).
Les Français choisissent le
10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte (documents 2 et 3) comme président de la République, avec 75 % des suffrages exprimés (document 4).

1.2 L'échec de la République Sociale (1849 - 1851)

En mars 1850, la loi Falloux (documents 5, 6 et 7) permet à l’Eglise de contrôler l’enseignement. Document 3 page 151 : " Ce sont les instituteurs qui reçoivent la férule ".
Le 31 mai 1850, les députés interdisent le droit de vote aux citoyens les plus pauvres, soit 3 millions d’hommes concernés.
Lors du
coup d’Etat du 2 décembre 1851, le président dissout l’Assemblée Constituante. Ce coup d’Etat est approuvé le 21 décembre par plébiscite.
C’est la fin de la Seconde République.

II - Le rétablissement de l'Empire (1852 - 1870)

2.1 L'Empire autoritaire (1852 - 1863)

Louis-Napoléon Bonaparte confirme la chute de la Seconde République le 2 décembre 1852 en rétablissant l’Empire. Louis-Napoléon Bonaparte change de nom et se fait appeler Napoléon III. Il gouverne seul, de façon autoritaire, et accorde un rôle réduit aux assemblées. Napoléon III est toutefois populaire auprès des Français même si, peu à peu, il va supprimer les libertés acquises lors de la Seconde République.
A partir des années 1860, l'opposition ouvrière grandit, une crise économique se fait ressentir.
Document 1 page 151 : Programme de Louis-Napoléon Bonaparte à la veille des élections présidentielles. Il utilise un ton démagogique qui embellit la France. Son programme : diminuer les impôts, encourager les entreprises, donner du travail aux bras inoccupés, pourvoir à la vieillesse des travailleurs, ne pas faire la guerre, il veut la paix, alléger le fardeau de la conscription. En 1848, Louis-Napoléon n'avait que de bonnes intentions.

2.2 L'évolution vers l'Empire libéral (1863 - 1870)

Napoléon essaie de se rapprocher des ouvriers en leur accordant en 1864, le droit de grève, puis il rétablit, en 1868, la liberté de presse. Autoritaire à ses débuts, le Régime s'oriente progressivement vers le parlementarisme. L'Empereur charge Victor Duruy de rénover l'instruction publique. Personnages favorables à la libéralisation de l'enseignement : Hippolyte Carnot, Jules Ferry, Jules Favre et Gambetta (document 11) avec Victor Duruy (documents 9 et 10). Les conservateurs critiquent cette évolution, et la question de l'enseignement constitue un débat idéologique de la fin du 19e siècle. En parallèle, la guerre déclenchée contre la Prusse tourne au désastre et marque la fin du régime impérial. C'est la principale erreur de Louis-Napoléon Bonaparte. Le 2 septembre 1870, Napoléon III est battu par les Prussiens et fait prisonnier à Sedan, deux jours plus tard, le régime impérial s'effondre et la République est à nouveau proclamée. Le 19 septembre, les Prussiens assiègent la capitale, et un "gouvernement de défense nationale" est mis en place. L'échec d'une entrevue avec Bismarck (document 12), représentant de la Prusse, relance la guerre. L'Alsace et la Lorraine sont perdues en 1871.

III - Politique intérieure et extérieure de Napoléon III

3.1 Politique économique

Économiquement, Napoléon privilégie le sort des masses populaires, il soutient également de grandes actions économiques comme la création de banques ou d'établissements de crédits (exemple : banque Rothschild) ainsi également que le développement de grands travaux.
A l'étranger, Napoléon III soutient des projets de grande envergure comme le percement du canal de Suez en Égypte (dossier pages 160 et 161), ce projet a été mis en œuvre par Ferdinand de Lesseps. Depuis 1850, la conjoncture économique européenne est favorable, grâce à l'augmentation de la masse monétaire liée à la découverte d'or en Australie et en Californie. La modernisation du territoire passe par le développement des communications : aménagement de grands ports français (Dunkerque, Le Havre, Saint-Nazaire et Marseille) ; extension du réseau ferroviaire qui passe entre 1850 et 1870 de 3000 à 18 000 km ; extension des lignes télégraphiques ; énormes progrès dans la navigation ; création de grandes compagnies maritimes. La prospérité économique passe à la fin du 19e siècle par la mécanisation du textile et de la métallurgie. Les travaux d'aménagement sont aussi bien urbains que ruraux (travaux de drainage, d'irrigation et de reboisement), il n'y a pas encore d'unification du point de vue territorial.
Document 1 page x : Napoléon III veut multiplier les moyens d'échanges, du point de vue agricole, il veut faire des travaux de dessèchement, d'irrigation et de défrichement, il encourage le domaine industriel par le développement des moyens de communication (voies, canaux, routes et chemins de fer), l'équilibrage des tarifs entre le transport fluvial et routier et l'abaissement de l'impôt sur les denrées de grande consommation.

3.2 Politique extérieure

La politique extérieure menée par Napoléon III conduira à la chute de l'Empire. Les intentions de paix visées par Napoléon III pour rassurer l'Europe sont en complète contradiction avec sa politique extérieure. Les guerres victorieuses : la guerre de Crimée (1854-1856) et la guerre d'Italie (1859) assez désastreuse. Des échecs cuisants : la guerre du Mexique (1861-1867), la Prusse menace la France, le désastre de Sedan : Napoléon III cède aux provocations de Bismarck et déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870, or la France n'est pas prête militairement, le 2 septembre c'est le désastre. Napoléon III est fait prisonnier. La République est proclamée deux jours plus tard sous la pression populaire.

1870 - 1879 : La naissance difficile de la IIe République

Plan :

I - L'écrasement de la Commune (1871)
II - L'échec de la restauration monarchique (1871 - 1877)

III - Le compromis constitutionnel de 1875
IV - 1877-79 : Victoire des Républicains

I - L'écrasement de la Commune (1871)

En janvier 1871, Jules Favre, ministre des affaires étrangères, négocie avec Bismarck la capitulation de Paris, et signe une convention d'armistice qui déterminera les conditions de la défaite française. Parmi ceux qui s'opposent à la paix, il y a les partisans de Gambetta, appelés les Gambettistes, et les Républicains.
Un homme au contraire va fortement s'opposer à la guerre, il s'agit d'Adolphe Thiers qui est alors au sommet de sa popularité. En février 1871, il est élu chef du pouvoir exécutif. Paris se constitue alors en gouvernement autonome appelé la Commune. Les Communeux sont en majorité des ouvriers et des employés qui annoncent le programme suivant : "La terre aux paysans, l'outil à l'ouvrier et le travail pour tous". Ils reprochent principalement au gouvernement d'avoir accepté la défaite contre les Prussiens.
Document 1 : Les origines de la Commune : un état social de la population parisienne désastreux et un climat de rébellion de la part de révolutionnaires qui n'acceptent pas la défaite.
Document 3 : Déclaration de la Commune de Paris : critique du pouvoir actuel : "lâchement agresseur", "criminels", "conspiration monarchique", "corruptions", "menées exécrables", "Quant à eux ils feront leur devoir".
Le 10 mai 1871, la France signe le traité de Francfort avec l'Empire allemand, et perd ainsi l'Alsace et une partie de la Lorraine. Thiers envoie l'armée française reconquérir la capitale suite au traité, on parle de "semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871". 20 000 parisiens sont tués et 38 000 suspects sont arrêtés.

II - L'échec de la restauration monarchique (1871 - 1877)

En août 1871, Thiers est élu président de la République.
L'Assemblée Nationale s'est rapidement opposée à cette élection et a remplacé Thiers par un royaliste, le maréchal Mac-Mahon (document 5). Le nouveau président instaure une politique dite d'ordre moral, il fait preuve d'une rigueur excessive afin de favoriser la restauration de la monarchie, sa politique est appelée "politique d'ordre moral" et son aspect dictaturial le mènera à sa perte, en effet, les partisans de la République deviennent chaque jour plus nombreux.

III - Le compromis constitutionnel de 1875

De février à juillet 1875, l'Assemblée Nationale change ses idées politiques dans le sens où elle crée grâce aux lois constitutionnelles une République parlementaire. Ces lois reflètent le compromis entre Républicains modérés et monarchistes. Cette hésitation dans le type du pouvoir à adopter prouve la fragilité de la République en place.

IV - 1877-79 : La victoire des Républicains

Le 16 mai 1877, Mac-Mahon dissout la Chambre à majorité républicaine avec qui il cohabite difficilement. Toutefois, les Français s'opposent à cette décision et réélisent une majorité républicaine. Cette dissolution a donc échouée. Le Sénat devient à son tour en 1879 à majorité républicaine. En l'espace de deux ans, les Républicains vont s'imposer sur la scène politique et Mac-Mahon face à cette situation décide de démissionner, le nouveau président, élu en 1879, est Jules Grévy qui restera président jusqu'en 1887.

1880 - 1919 : Le triomphe de la République et l'épreuve de la guerre

Plan :

I - Une démocratie libérale

1.1 Le modèle républicain
1.2 Les crises surmontées

1.3 Les contestations limitées

II - La République traverse avec succès le conflit

2.1 Les forces en présence
2.2 1914 : L'échec de l'offensive rapide
2.3 1915 - 1916 : La guerre d'usure
2.4 1917 - 1918 : Crises et dénouement
2.5 Bilan de la guerre
2.6 Paix des vainqueurs

I - Une démocratie libérale

1.1 Le modèle républicain

De 1880 à 1884, de nouvelles lois sont votées qui garantissent : la liberté de réunion, la liberté de presse, la liberté d'association et la liberté syndicale. Dans chaque commune, à partir de 1880, un conseil municipal élu désigne le maire et ses adjoints. Les bustes de Marianne sont installés dans les mairies, la Marseillaise devient l'hymne national en 1879. Pour former une jeunesse républicaine, l'école sous l'impulsion de Jules Ferry (cf. page 168), ministre de l'instruction publique, l'école devient gratuite en 1881 et obligatoire et laïque en 1882, ces lois concernant l'enseignement sont appelées lois scolaires. Petit à petit, la République se consolide et les Républicains libéralisent la vie sociale et privée : en 1884, le divorce est autorisé et les obsèques civiles sont obligatoires à partir de 1887.

1.2 Les crises surmontées

La crise boulangiste (1887 - 1890) :

En 1886, le général Boulanger devient ministre de la Guerre. Toutefois, sa virulence vis à vis de l'Allemagne l'écarte du pouvoir. En 1887 éclate un scandale lié à l'attribution des décorations militaires, ce trafic d'influences atteint toute la classe politique. Le président Jules Grévy est lui - même compromis et doit démissionner. Sadi Carnot le remplace. Le général Boulanger est accusé de comploter contre le régime, il s'enfuit en Belgique où il se suicidera.

Le scandale de Panama (1892) :

En novembre 1892, la compagnie du canal de Panama fait faillite. Cette situation rend publique la corruption entre le monde politique et le monde des affaires. La droite dénonce les "vendus du parlement" qui se livrent à de nombreux trafiques.

L'affaire Dreyfus (1894 - 1899) :

Officier juif d'origine alsacienne, Alfred Dreyfus est accusé d'espionnage en faveur de l'Allemagne. En décembre 1894, il est condamné à la déportation à vie, sur l'île du Diable, en Guyane. Peu après, le colonel Picquart trouve des documents qui prouvent l'innocence de Dreyfus. Néanmoins, l'armée s'oppose à la révision du procès. Émile Zola publie le 13 janvier 1898 dans le journal L'Aurore, l'article J'accuse (article complet), il met en cause l'État major, le gouvernement et les juges.

Dans cet article, Zola s'adresse au président de la République pour défendre Dreyfus. Les juges sont compromis dans l'Affaire. Cette lettre est puissante et implique Zola dans cette Affaire. Cette Affaire voit réapparaître au sein de la classe politique un fort courant antiparlementaire toutefois les Républicains s'unissent en un bloc de gauche qui rétablit l'ordre et sauve le Régime.

L'Affaire devient politique et se caractérise par un antisémitisme virulent. En 1899, Dreyfus est condamné à 10 ans de réclusion et il ne fut réhabilité qu'en 1906. Les répercussions de cette Affaire ont été considérables et ont aboutis à la création de la Ligue des droits de l'homme. Les antidreyfusards sont des hommes de droite qui défendent "l'honneur de l'armée" et qui font partis de "la ligue de la Patrie française". Pour plus de détails sur cette Affaire, consultez le dossier de France 2.

1.3 Les contestations limitées

Les Républicains votent en décembre 1905, la séparation de l'Eglise et de l'État. L'État a la volonté d'améliorer la condition ouvrière entre 1892 et 1906, les lois "ouvrières" sont votées et rassemblées dans le code du Travail qui entre en vigueur en 1910. 1905 marque également la naissance de la S.F.I.O. (Section Française de l'Internationale Ouvrière).

II - La République traverse avec succès le conflit

Chronologie de la 1ere Guerre Mondiale

2.1 Les forces en présence

Le 28 juin 1914, l'assassinat de l'héritier de l'Empire austro-hongrois François-Ferdinand déclenche la première guerre mondiale. L'Allemagne et l'Autriche s'affrontent contre la Russie, la France et le Royaume-Uni, qui forment la Triple Entente.
Les Français pensent que l'affrontement va être très rapide, ils créent "l'Union Sacrée", terme employé par le président de la République, Raymond Poincaré (1913 à 1920), à la présidence depuis un an.
Les Français ont pour objectif principal la défense nationale.

2.2 1914 : L'échec de l'offensive rapide

En 1914, l'état-major allemand est déterminé à écraser la France en quelques semaines par le plan Schlieffen ( = plan d'attaque conçu en 1905 par Schlieffen, chef d'état-major de l'armée allemande, qui prévoit d'écraser en six semaines l'armée française en l'encerclant par un vaste mouvement tournant en Belgique).
Schlieffen avait pour statégie d'attaquer la France par la Belgique et ce premier plan d'attaques a échoué et été très meurtrier, 27 000 soldats français morts aux combats. Ce plan a échoué en septembre 1914 au cours de la bataille de la Marne. Suite à cette bataille, le conflit s'étend au monde, comme le Japon qui rejoint les forces de la Triple Entente. On parle alors de guerre de mouvement.

En 1915, l'Allemagne cherche la victoire à l'Est puis à l'Ouest, en 1916. L'Entente s'appuie tout particulièrement sur la puissance navale brittanique. Elle mène en même temps trois actions : une stratégie d'extension du conflit vers l'Italie puis vers l'Est européen ; économiquement, elle essaie de réaliser un blocus, elle empêche toute translation avec des pays étrangers qui seraient dangereux pour eux ; une succession d'offensives frontales en France qui ne parviennent pas à percer le front allemand : 1915 : offensive dans la région de l'Artois et de la Champagne, 1916 : dans la Somme, 1917 : Chemin des Dames. Les problèmes d'effectifs et de matériels militaires deviennent de plus en plus conséquents à partir de 1915. Pour fabriquer en masse les armements, pour nourrir les soldats et les civils, les Etats doivent mettre en place une économie de guerre. Pour exemple, les grandes usines telles que Citroën, Renault, fournissent les armes (Citroën fabrique des obus, Renault des chars et Berlier des camions). Pour palier au manque de main d'oeuvre dans les usines, on fait appel aux colonies et aux femmes.

2.3 1915 - 1916 : La guerre d'usure

A partir de 1916, la guerre paraît interminable, le conflit s'enlise et on parle alors de guerre d'usure. Elle est lancée le 21 février 1916 sur Verdun, l'offensive allemande a pour but d'anéantir l'armée française, de février à juin, les pertes civiles sont considérables : 240 000 morts pour l'Allemagne et 270 000 pour l'Entente. Rapidement le conflit se mondialise, la Roumanie et l'Italie entrent en guerre au côté des Alliés ( Allemands et Austro-Hongrois). On se bat sur le sol européen mais également en Afrique, dans l'Atlantique Nord et dans la mer du Nord.
La mondialisation du conflit est la conséquence de l'engagement des colonies qui fournissent en particulier à la France et à la Grande-Bretagne des soldats et des trvailleurs suppléméntaires.

2.4 1917 - 1918 : Crises et dénouement

En 1917, les déceptions et les souffrances engendrées par la guerre d'usure ont entrainées une grave crise morale au sein des troupes. L'échec de l'offensive donnée par le général Nivelle au chemin des Dames entraîne une vague de mutineries en mai 1917 principalement. Face à cet état de crise, le général Pétain calme le mouvement en améliorant la vie des soldats. Un nouveau gouvernement est mis en place en 1917 avec Georges Clémenceau. Le 2 avril 1917, le président américain Wilson obtient l'entrée en guerre des Etats-Unis contre l'Allemagne. Les Américains se rangent au côté de la Triple Entente et la Révolution qui éclate en Russie, en 1917, remet en cause l'équilibre des forces de la Triple Entente. Le 15 décembre 1917, les Bolcheviks signent l'Armistice de Brest-Litovsk, il entre en vigueur le 3 mars 1918. Cette année 1918 va être décisive dans le règlement du conflit. Le 8 janvier, le président Wilson annonce ses quatorze points (doc. 3). Dans ce document, cinq grands principes sont à retenir :

  • une diplomatie ouverte, c'est à dire, une abolition des traités secrets, on parle de transparence diplomatique ;
  • une liberté des échanges avec une diminution des barrières douanières ;
  • une réduction des armements, en 1918, on ne parle pas encore de désarmement ;
  • la création d'une Société Des Nations (SDN) à caractère universel ;
  • le respect du droit des nationalités.

Le général Foch, en juillet 1918, lance une vigoureuse contre-offensive. A la fin de septembre, une ultime offensive provoque un replis des troupes allemandes.

Le 10 novembre 1918, une partie des troupes allemandes évacue la majeur partie des territoires français envahis. Le 11 novembre 1918, Français et Allemands signent à Rethondes, l'Armistice.

2.5 Bilan de la guerre

La France est le pays qui a le plus souffert sur le sol européen :

  • Pertes humaines : La France compte 1 400 000 tués, soit à l'époque 10,5 % de la population active masculine, auxquels s'ajoutent 1 100 000 invalides. Ces quatre années de guerre ont provoqué une forte baisse de la natalité, dont les conséquences à long terme seront les classes creuses des années 30.
  • Destructions matérielles : Elles sont considérables dans les régions où les combats ont été très présents, c'est à dire à l'Est et au Nord de la France.
  • Répercussions financières : La guerre a coûté très cher à la France et celle-ci s'est endettée auprès des Etats Unis pour plus de 6 milliards de dollards ($). La première Guerre Mondiale marque le déclin de l'Europe face à la montée de deux puissances que sont les Etats-Unis et le Japon.
  • D'un point de vue social : Cette guerre a profondément marqué les esprits et elle manifeste une exaltation du patriotisme et de l'héroïsme. Elle donne naissance notamment à l'esprit "Anciens Combattants" et également à un important courant pacifiste qui dénonce les horreurs et l'absurdité de la guerre.

2.6 Paix des vainqueurs

A partir de janvier 1919, la conférence de la Paix réunit à Versailles plus de mille délégués représentant 27 nations impliquées dans le conflit. De fin janvier à fin février, le conseil des Dix représentant la France, la Grande Bretagne, les Etats Unis, l'Italie et le Japon commencent à débattre des conditions de la paix (chaque pays avait deux représentants : le président et le ministre des Affaires Etrangères). De mi-février à mi-mars, le président Wilson est absent, pause des négociations.

Du 20 mars au 4 juin a lieu la phase active, que l'on appelé le conseil des Quatre (Clémenceau pour la France, Wilson pour les Etats Unis, Orlando pour l'Italie et Lloyd George pour la Grande-Bretagne). Clémenceau, le président de la conférence, est un sénateur féroce à l'époque, il est d'ailleurs appelé le Tigre, alors qu'il a un âge avancé en 1919 (78 ans), il souhaite mettre en avant la sécurité interne de la France notamment par le biais des réparations qui lui sont accordées, il est ensuite appelé "Le Père - La Victoire". Wilson, président des Etats Unis, veut faire triompher la paix par le biais de ses quatorze points, énoncés un an auparavant, il cherche une paix durable, qui respecte le principe des nationalités, il veut appliquer, en tant que juriste, "le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", il est à l'initiative de la création de la Société des Nations (S.D.N.). Lloyd George souhaite un statut économique équilibré en Europe. Il espère récupérer des bénéfices au sein de la balance économique européenne, par le biais des colonies allemandes.

Cette conférence va aboutir au traité de Versailles, le 28 juin 1919, les vaincus ne sont pas inviter à participer à la signature du Traité.

  • Clauses militaires :
    • L'armée allemande est réduite à 100 000 hommes alors qu'avant la guerre elle en comptait 800 000. Elle est privée d'aviation de combat, d'artillerie lourde et de marine de guerre.
    • La rive gauche du Rhin est occupée pour quinze ans et doit être délimitarisée.
  • Clauses économiques et financières :
    • L'Allemagne cède à la France l'exploitation du charbon sarrois pour une durée de quinze ans.
    • L'Allemagne doit payer des réparations fixées à 132 milliards de marks or dont 52 % pour la France. L'Allemagne considère ce traité comme un diktat dont elle ne reconnaît pas la validité.
  • Clauses territoriales :
    • L'Allemagne doit rendre l'Alsace et la Lorraine à la France
    • Les colonies allemandes sont placées sous la tutelle de la France et de l'Angleterre qui les reçoivent en mandant de la S.D.N.
    • L'Empire austro-hongrois se trouve disloqué et forme quatre pays : la Tchécoslovaquie, la Pologne, l'Autriche-Hongrie et la Yougoslavie.
    • L'Autriche est réduite à six millions d'habitants et tout rattachement à l'Allemagne est interdit (Anschluss).
    • La Hongrie est limitée à un petit territoire de la plaine danubienne.
    • La Tchécoslovaquie regroupe trois petits Etats : la Bohême, la Moravie et la Slovaquie.

Dès le 30 juin 1919, un débat public éclate sur la fiabilité du Traité : ce Traité est-il acceptable ? D'un point de vue politique, la droite pense que ce traité est acceptable, voire trop doux pour l'Allemagne, alors que les socialistes, par exemple, estiment que le traité n'est pas réaliste. Le Traité sera toutefois ratifié à la majorité absolue avec 372 voix pour et 58 contre.