Etude du dialogue avec Marie : « Le soir, Marie ... me tendre sa bouche. » (pages 69 à 71, première partie, chapitre V)

On se situe une bonne semaine après l'enterrement de sa mère et durant la semaine qui suit son week-end avec Marie.

On a deux parties dans le texte : la demande en mariage proprement dite puis leur dialogue à propos de la promotion de Meursault à Paris. Nous allons tout d'abord étudier cette première partie puis la seconde.

I. La demande en mariage (du début jusqu'à « dès qu'elle le voudrait »)

Marie qui est depuis peu la maîtresse de Meursault, exprime dans ce passage le désir de l'épouser. C'est l'occasion d'une confrontation de deux conceptions de la vie.

1. Une écriture désincarnée :

2. Le degré zéro de la conscience

3. Solitude et accord des êtres

II. Suite de leur dialogue. Le décalage entre les deux personnages

1. A propos de Paris :

Marie aimerait connaître Paris et Meursault répond en disant que « c'est sale », qu'« il y a [...] des cours noires », et que « les gens ont la peau blanche », on remarque que c'est tout l'inverse de l'Algérie où les gens ont une peau noire comme les cours de Paris et les cours algériennes sont blanches comme la peau des parisiens. Meursault ne s'intéresse donc qu'à l'aspect extérieur qu'il a de Paris, cela confirme que Meursault ne vit qu'avec ses sens. Sa description n'est pas complète : aucune liaisons, son discours est très bref, superficiel et à la limite de la cohérence. D'autant plus qu'il joue sur une opposition absurde entre les cours noires et la peau blanche. Ce discours ne répond pas à l'attente de Marie, c'est ce qu'on appelle une réponse lapidaire.

2. A propos des femmes dans les rues :

Meursault lui demande si elle remarque la beauté des femmes, ce qui est presque provocateur de la part de Meursault sachant que Marie l'a demandé en mariage et qu'il a accepté. On a un décalage important entre la demande en mariage et sa question à propos des femmes. Ensuite, les adverbes utilisés par le narrateur peuvent laisser supposer que Meursault a provoqué un froid entre eux.

3. A propos du dîner :

Marie y était disposée mais elle ne peut pas aller avec lui, « elle avait à faire », ensuite Meursault lui dit au revoir sans lui demander ce qu'elle avait à faire alors que Marie n'avait rien à lui cacher. Et il prétexte qu'il voulait bien le savoir mais il n'y avait pas pensé sans doute à cause de son indifférence. Il a l'air empêtré, alors que Marie rigole et a voulu l'embrasser. Ce décalage, cette difficulté de communication, vient de Meursault qui n'est pas forcément de mauvaise volonté mais qui a une incapacité à sa mettre à la place des autres. Marie est active alors que lui est en retrait, et reste passif. Ceci confirme sa difficulté de communication, ce malaise.

Conclusion

Le texte utilise les procédés d'écriture propres à toute la première partie du roman. Son intérêt spécifique est plutôt celui d'une confrontation qui oblige Meursault à se révéler, puisque Marie le harcèle de questions. Il dit alors explicitement ce que son attitude laissait sentir. Ainsi le passage, recourant au contraste de deux attitudes opposées, a-t-il surtout pour fonction de préciser le caractère du héros, et sa vision du monde. On découvre son côté paradoxal, on rentre dans la psychologie du personnage de dire les choses comme elles sont, d'être naturel. Il ne faut tout de même pas trop noircir Meursault qui a un souci d'authenticité, d'être vrai, naturel : c'est un personnage qui vit dans sa sphère : il était détaché de sa mère. La société n'arrête pas de se mettre des masques où lui est authentique.

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