Rousseau est embarrassé : "je respirais avec embarras", il ne trouve pas les mots pour lui dire qu'il l'aime : "Ma bouche, au lieu de trouver des paroles, s'avisa de se coller sur sa main", "Je ne sais ce que j'aurais pu lui dire". On peut voir que l'amour de Rousseau envers elle est réciproque : "après qu'elle fut baisée, en me regardant d'un air qui n'était point irrité", mais Rousseau essaye de cacher cet amour grâce à une litote qui atténue l'amour de Mlle Galley envers Rousseau. Il met cet amour comme en négatif : lorsqu'il veut dire que Mlle Galley est belle, il dit que Mlle de Grafenried "me parut laide".
Rousseau est le jouet des demoiselles. En effet, au début, ils jouent : Rousseau "leur en jetais des bouquets" et les demoiselles "rendaient les noyaux à travers les branches". Rousseau profite de ce jeu pour essayer de faire savoir à Mlle Galley qu'il l'aime sans le déclarer réellement, il passe par l'intermédiaire d'un bouquet de cerises : "Que mes lèvres ne sont-elles des cerises !". Rousseau fait ce qu'il voudrait faire réellement en rêve, aurait-il des fantasmes ? Son amour envers elle en tout cas paraît enflammé : "je les leurs jetterais ainsi de bon cur".
Rousseau n'ose toujours pas réaliser ce qu'il voudrait faire par réserve ou timidité.
On a comme un moment en dehors du temps, comme un passé
idéalisé et un lieu situé hors de la
réalité : description des lieux, évocation du
repas, idéalisation des personnages : Rousseau serait le
chevalier et les demoiselles seraient du Moyen-Age.
Cette scène d'enfance est perçue par le narrateur de
façon ambiguë : tout ça est sous l'aspect du
jeu, Rousseau est comme un serviteur, gratuité des jeux
amoureux, leur amour reste au stade du désir
inaccompli.
En retraçant cette scène, Rousseau veut montrer la vertu consolatrice du souvenir pour montrer qu'il y a un bonheur idéal. Ce personnage n'arrive pas à grandir.